Les murs métalliques de la prison semblaient pleurer chaque nuit, transpirant une brume froide qui mordait les chairs. MrKnowherre, assis en tailleur sur le sol lisse de la cellule, observait ses camarades, chacun brisé, tremblant, effacé. Mais dans ses yeux, une lueur persistait — un feu froid, lucide, alimenté par la pensée constante de Wolfoshi.
Il se remémorait leurs entraînements. Le regard de Wolfoshi quand il le poussait à dépasser ses limites. Le souffle brûlant dans ses poumons après les sprints en montée. La sensation du sable sous les pattes, du vent dans sa crinière violette hérissée. Et surtout : ses mots. « Tiens toi droit, même quand tout s’effondre. » C’est ce qu’il faisait. C’est ce qu’il devait transmettre.
Il commença doucement, presque par réflexe. Conseils de respiration pendant les expériences. Petits exercices de renforcement pour ne pas laisser leur corps se ramollir. Techniques de focalisation mentale. Les autres, d’abord méfiants, commencèrent à l’écouter, puis à l’imiter. Bientôt, un esprit nouveau circulait dans les couloirs : celui de la résistance.
MrKnowherre parlait peu, mais observait tout. Les horaires des drones. Le type de seringues utilisées. Les couloirs où les lumières grésillaient. Il échangeait des mots discrets, récoltait les souvenirs des autres, reconstituait peu à peu le plan des lieux.
Un soir, il griffonna avec un bout de métal volé un croquis approximatif sur le sol de sa cellule. Trois points faibles. Deux accès à l’énergie. Un tunnel d’évacuation des déchets biologiques. Il leva les yeux. L’un des prisonniers, un vieux lynx, le fixait. Il lui répondit d’un simple hochement de tête.
Un plan naissait.
Et dans chaque muscle tendu, dans chaque battement de son cœur lupin, dans chaque frisson sur sa peau grise striée de veines, il entendait encore la voix de Wolfoshi :
« On ne ploie pas. On mord. »


