Dans la cellule métallique éclairée par des néons froids, le rythme sinistre s’était installé : chaque jour, un ou deux prisonniers étaient emportés par les drones. Des pinces silencieuses s’abattaient, les arrachant à leurs camarades, et les ramenant vingt-quatre heures plus tard… changés. Leurs yeux semblaient éteints, leur instinct émoussé. La peur rampait entre les murs.
Ce jour-là, ce fut MrKnowherre que les drones vinrent chercher.
Il ne résista pas. Il savait qu’il devait comprendre ce qu’il se passait. Il devait survivre… pour Wolfoshi.
Le transport fut rapide, sans un mot. Il fut attaché dans une salle plongée dans une lumière blanchâtre. Des machines frôlèrent sa peau, sondèrent ses pensées, traquèrent ses émotions. Il sentit des vagues de froid le parcourir alors que des ondes tentaient de neutraliser quelque chose en lui — quelque chose de sauvage, d’instinctif, de primal.
Mais MrKnowherre n’était pas comme les autres.
Il ferma les yeux. Se concentra. Il visualisa Wolfoshi. Ses bras puissants. Sa chaleur. Ses crocs. Son regard protecteur. Et en lui, un feu s’alluma.
Il grogna. Un grondement sourd, animal, monta de sa gorge. Les capteurs clignotèrent. Les machines s’affolèrent. Quelque chose ne fonctionnait pas.
Lorsqu’il fut ramené à la cellule, les autres prisonniers se reculèrent, effrayés, puis curieux. Il était différent… mais pas comme ceux qui revenaient brisés. Il était éveillé, les yeux brillants d’une clarté nouvelle, la fourrure luisante de sueur et d’adrénaline.
Il leur parla.
Il expliqua que les extraterrestres tentaient d’éteindre leur instinct. Leur nature profonde. Leur lien avec la Terre. Il avait ressenti l’attaque contre son esprit… et l’avait repoussée.
Les autres prisonniers l’écoutèrent, suspendus à ses mots. Un loup aux mèches violettes, au bras cybernétique, calme mais fort, guidé par l’amour, porteur d’une révolte encore silencieuse.
Ce soir-là, pour la première fois depuis longtemps, il y eut du silence… un silence habité d’espoir.
MrKnowherre s’agenouilla, posa sa main sur le sol métallique de la cellule, et chuchota :
— Je te retrouverai, Wolfoshi. Et on leur fera comprendre ce que signifie vraiment être un loup…


