22 – 08 – L’odeur du vide

Le soleil filtrait à travers les fines branches du vieux chêne au-dessus de leur cabane, projetant des ombres douces sur les murs en bois. Les paupières lourdes, Wolfoshi s’étira lentement. Comme chaque matin, il attendait sentir MrKnowherre blotti contre lui, sa chaleur, son souffle régulier, cette présence familière qui rythmait ses réveils.

Mais ce matin… rien.

Le bras tendu ne rencontra que les plis du drap encore tiède. Son cœur fit un bond.

Il se redressa d’un coup, ses bois de cerf frôlant le linteau. Il balaya la pièce du regard — pas de MrKnowherre. Il passa une main nerveuse sur ses pectoraux, sur ses abdominaux contractés malgré lui. Puis il sourit, un peu honteux de son affolement.

« Son anniversaire… Il me prépare une surprise, c’est sûr. »

Pourtant, l’heure tourna. Les minutes devinrent heures. Toujours personne.

Il tenta de se distraire : pompes explosives, tractions lestées, séries interminables d’abdos. Les veines de ses bras saillaient comme jamais, ses muscles brûlaient. Mais l’absence, elle, ne s’atténuait pas.

Midi sonna dans sa tête. Plus aucun doute. Il jeta son short dans un coin, le remit rageusement. L’instinct avait repris le dessus. Le chasseur s’éveillait.

Il sortit de la cabane, la truffe au vent.

D’un pas déterminé, Wolfoshi descendit dans la forêt. Son museau frémissait, analysant chaque courant d’air, chaque brin d’odeur. Là. Une trace, presque imperceptible : l’odeur de MrKnowherre, mêlée à une brève bouffée métallique, étrange… étrangère.

Ses crocs se découvrirent dans un grondement sourd.

Quelque chose clochait.

Il suivit la piste, le cœur battant à tout rompre. L’amour et l’instinct du prédateur fusionnaient en une énergie pure, prête à tout renverser.

Quelque chose — ou quelqu’un — avait osé lui arracher son compagnon.

Et ça, il ne le pardonnerait pas.

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