Dans la lumière dorée d’un matin anormalement silencieux, Wolfoshi et MrKnowherre s’affairaient sans un mot. Les informations de la veille résonnaient encore dans leurs esprits. Le monde entier vacillait, et leur seul refuge, ils le savaient, se trouvait là-haut, dans les hauteurs boisées, loin des réseaux et des regards.
Wolfoshi ouvrit le grand coffre en acier noir au fond du garage. À l’intérieur, deux sacs de survie soigneusement préparés attendaient. Chaque détail avait été anticipé : filtres à eau, rations lyophilisées, outils multifonctions, cartes topographiques, armes énergétiques à courte portée, et même des couvertures thermiques. MrKnowherre jeta un regard impressionné à son compagnon.
— « T’avais vraiment tout prévu… » murmura-t-il.
— « Je priais pour ne jamais en avoir besoin. Mais on y est. » répondit Wolfoshi, les yeux d’un bleu profond fixés sur l’horizon invisible au-delà des murs.
Ils enfilèrent des tenues plus adaptées à la marche et à la discrétion : des pantalons tactiques, des débardeurs sombres, et des bottes renforcées. MrKnowherre fixa sa prothèse cybernétique avec précision, la faisant pivoter et émettre un bref sifflement métallique. Il attrapa son pendentif porte-bonheur accroché à la poignée de son sac, puis rejoignit Wolfoshi sur le pas de la porte.
Leur maison se tenait droite dans le calme inquiétant du quartier. Pas un bruit de moteur, pas un souffle de vent. Seuls les chants des oiseaux persistaient, inconscients du bouleversement.
Ils avancèrent, main dans la main, à travers les rues désertées, puis prirent le sentier de pierre menant aux collines. Chaque pas résonnait comme un adieu au monde d’avant. Leur cabane, construite de leurs propres mains, les attendait quelque part dans la densité de la forêt. Un sanctuaire d’amour, de force et de promesses anciennes.
Et alors que le soleil perçait les feuillages et que la brume du matin se dissipait lentement, MrKnowherre s’arrêta une seconde, regarda Wolfoshi et murmura :
— « Tant qu’on est ensemble… rien ne pourra nous briser. »
Wolfoshi sourit, posa son front contre le sien, et répondit simplement :
— « Alors allons-y. Le monde va entendre notre chant. »



